LE ROUGE ET LE BLANC
Le Rouge et le Blanc
Si vous vous intéressez à l’univers du vin, voici une revue de très grande qualité. Vous ne verrez aucune publicité dans leurs pages, un gage d’indépendance et de liberté pour ces passionnés.
Découvrez l’édito de François Morel dans le N°105, il donne bien le ton.
Le “bio” à l’encan
L’agriculture bio, qui a longtemps fait sourire avant de faire grincer nombre de dents, est devenue ce que les rois de la marchandise appellent un “créneau”. Un créneau qu’il faut investir, puisqu’il s’avère “porteur”. Quant aux “bio”, qui n’avaient droit qu’à un modeste strapontin, ils sont désormais invités au cœur du spectacle.
En bref, par les nouvelles dispositions européennes adoptées le 8 février et applicables à partir du 1er août 2012, les gros faiseurs de vin et les négociants ont réussis à faire passer le « vin issu de raisins en agriculture biologique », tel qu’il existait jusqu’à maintenant, au statut de « vin biologique » avec des règles de vinification bien peu contraignantes pour eux, en tout cas compatibles avec leurs outils de production.
On savait qu’ils voulaient le beurre et l’argent du beurre, voilà qu’ils s’apprêtent à “se faire” la fermière… Qu’en est-il ? Les normes de l’agriculture bio sont bien sûr maintenues, et vont s’y ajouter des règles telles que l’interdiction de l’acide sorbique et la désulfuration ainsi qu’une certaine limitation de la dose de soufre ajouté1. Rien de nouveau sur le mode de vendange, rien de nouveau sur le levurage, rien de nouveau sur la “thermovinification” (jusqu’à 70°C) ou sur “l’osmose inverse”…
« Il n’y a quasiment pas de différence entre le bio et le conventionnel », résume Michel Issaly, le président de l’importante confédération des Vignerons indépendants. Le vin bio “de masse” est né, fort peu respectueux du caractère “vivant” de la matière vin.
Cette stratégie permet de mieux sortir du jeu ceux qui depuis déjà longtemps portaient leurs exigences plus loin et plus haut que le simple “bio”. Ceux qui – “nature” ou autres – se voient chaque jour un peu plus poussés vers la porte de sortie des AOC et vers la sortie de secours nommée Vin de Table – ou de France, c’est tellement plus joli…
Il se trouve que la France de ces vins-là est celle qui défend avec le plus de cohérence qualitative les vrais vins de terroir. Il va bien falloir trouver le moyen de faire une vraie différence, un peu comme le groupe des vignerons travaillant « en amphores » (cf. Rouge&leBlanc no 105, p. 38), qui se donne des critères stricts en termes de culture, de vinification et d’élevage pour prévenir toute tentative d’imitation vulgaire qui ferait fleurir de fallacieuses étiquettes de vins vaguement “en amphores”…
« Les idées s’améliorent. Le sens des mots y participe. »2
François Morel
(1) Dose inférieure de 30 à 50 mg/litre par rapport aux vins non-bio, en fonction de la teneur en sucre résiduel : pour les rouges, 100 mg/litre de SO2 au lieu de 150, pour les blancs et rosés, 150 mg/litre de SO2 au lieu de 200…
(2) Lautréamont, Poésies II.
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